La naissance d’une approximation tenace
13 février, en salle de réunion d’une entreprise de bâtiment :
Olivier, ingénieur méthode, et Sandrine, responsable des études de prix, découvrent un dossier de consultation avec une réponse attendue pour le 1er mars. Olivier se chargera de définir les installations de chantier, notamment le chiffrage des grues à tour. L’ouvrage est complexe et comporte de nombreux éléments préfabriqués. Les charges à lever seront nombreuses.
19 février : une première version du plan d’installation de chantier est établie. Olivier a passé une journée entière à consulter les abaques techniques des principaux fabricants de grues, cherchant fastidieusement des combinaisons modèle/mouflage/longueur de flèche offrant des capacités de levage suffisantes. Pris par le temps et la complexité de la tâche, des raccourcis sont devenus inévitables. Malgré quelques omissions sur les charges à considérer, Olivier est parvenu à un chiffrage plutôt fiable. Il peut passer au reste de l’étude des frais de chantier.
26 février : Sandrine achève un pré-bouclage de l’étude de prix qui s’avère nettement supérieur au budget et au prix des concurrents. Il faut réduire les frais de chantier. Le délai de construction étant plutôt confortable, il est envisagé de retirer une des 4 grues prévues en déplaçant et/ou en allongeant les flèches des autres grues. Ça, c’est à Olivier de le définir. Tous en sont convaincus : cette décision permettra des économies sur le coût de location des grues, ainsi que sur le coût du grutier.
27 février : Olivier est sous pression, il a mal dormi. Il n’a que 3 jours pour mettre à jour son plan d’installation de chantier et définir de nouveau les bons modèles de grue. Le pire dans cette situation est qu’il ne peut rien réutiliser de son adéquation de grue : toutes les distances charge / grue ont changé !
Contraint par le temps, Olivier se résout à abandonner la recherche minutieuse de la meilleure grue pour chaque charge. Les modèles de grue seront désormais choisis en fonction de la charge en bout de flèche. Une solution de facilité dans l’urgence, ce qui ne le ravit pas du tout… Olivier imagine déjà le chef de chantier lui téléphoner en rage pour lui demander comment il doit procéder pour aller poser une certaine poutre préfabriquée, pas du tout située en bout de flèche, mais malgré tout bien trop lourde pour la grue choisie… Il en vient presque à espérer que l’entreprise n’obtienne pas le marché…
Le mythe de la “charge en bout de flèche” est né.
Oui, choisir une grue à tour est complexe
La première étape pour choisir une grue à tour de manière adéquate et de prendre en considération chaque charge à lever, avec pour chacune sa masse et sa distance par rapport au centre de la grue. Cela impose donc d’établir un listing de charges indiquant la masse et la distance par rapport au centre de la grue. C’est ce rapport masse / distance qui permettra de trouver le profil de charge adéquat.
La seconde étape consiste donc à consulter les abaques (documentation techniques) de chaque fabricant (Potain, Liebherr, Terex, etc.). Pour chaque fabricant, il est nécessaire de consulter les abaques de plusieurs modèles susceptibles de convenir. Chaque modèle se décline en plusieurs longueurs de flèches, qui sont généralement disponibles en plusieurs types de chariots et de mouflage… Enfin, pour chaque candidat potentiel, il faut dresser un graphique d’adéquation de grues permettant de superposer les charges à lever et les capacités de levage de la déclinaison étudiée…
A eux seuls, les deux principaux constructeurs de grues (Potain et Liebherr) comptabilisent à ce jour
- 321 modèles de grues,
- Déclinés en 612 mouflages
- Conduisant à 5 476 profils de charge différents
Combien de temps faudrait-il à notre ingénieur méthodes Olivier pour définir le modèle des trois grues restantes en se basant sur les 75 charges qu’il a recensées ?
L’illusion de la charge en bout de flèche
Limiter le choix d’une grue à tour à la seule charge en bout de flèche est une approximation dangereuse qui peut entraîner des conséquences significatives. En effet, cette approche réductrice ne tient pas compte de la diversité des charges à lever et repose sur l’hypothèse que la charge en bout de flèche est nécessairement la plus critique.
Essayons ensemble : savez-vous dire quelle charge est la plus critique dans cette liste ?
Si nous considérons uniquement la charge en bout de flèche (n°4), nous pouvons conclure que ce modèle de grue est suffisant : Potain MDT 218 AJ 8 Mouflage commutable 55 m
Mais si nous considérons toutes nos charges, nous découvrirons que cette grue sera incapable de lever les charges 3 et 5…
Olivier avait donc raison de redouter la réaction du chef de chantier, qui se retrouve désormais avec une grue incapable d’aller poser l’escalier n°5…
La fin de l’approximation avec LiftRange
Une approximation n’existe jamais par goût du travail mal fait. Une approximation née dès lors qu’elle est nécessaire pour faire face à une tâche trop complexe au regard des outils à disposition pour y faire face. Et elle continue d’exister tant que les outils pour la simplifier ne sont pas disponibles.
Mais cette situation est désormais obsolète. La recherche automatique des bonnes grues à tour en fonction des charges à lever et de leur position est possible et accessible à tous gratuitement grâce à LiftRange.com. Les approximations dans le choix des grues à tour ne sont donc légitimes puisque plus nécessaires.
LiftRange intègre les capacités de levage des grues des principaux fabricants et permet de comparer automatiquement ces profils de levage avec les charges à lever sur un chantier, en prenant en compte leurs distances par rapport à la grue soit de manière directe soit calculée en fonction de leur position. Vous pouvez simplement créer un projet d’adéquation de grue en quelques clics, le faire évoluer en cours d’étude et le transmettre aux équipes travaux pour fiabiliser et justifier vos choix de moyens de levage.
En utilisant LiftRange, les professionnels du BTP peuvent optimiser leurs processus de définition des moyens de levage, réduire les risques d’erreurs, les coûts imprévus et les retards dans les chantiers, tout en garantissant la sécurité et l’efficacité des opérations de levage.
Eh oui, si seulement Olivier connaissait LiftRange, il aurait simplement pu changer la position de la grue dans son adéquation de grue pour trouver instantanément les bonnes grues… A bon entendeur !
