Le plan d’implantation

Faire un plan d'implantation
Faire un plan d'implantation

Aujourd’hui nous allons découvrir ce qu’est un plan d’implantation.

Ce document est établi avant le démarrage des travaux, lors de la phase de préparation de chantier. L’objectif de ce dernier et d’assurer la bonne implantation du bâtiment dans le terrain, c’est à la dire à la position qui a été retenue par l’architecte et validée lors du dépôt du permis de construire.

Il est important de bien saisir l’importance capitale de ce plan.

La position d’un bâtiment sans son emprise cadastrale est généralement vérifiée à la fin des travaux, lors de la réception par le maitre d’ouvrage. En cas de défaut d’implantation dont vous seriez responsable, la démolition et la reconstruction de l’ouvrage au bon emplacement serait à vos frais, et ne vous dispenserait pas de régler en plus les pénalités liées au retard de livraison. Il s’agit de fait du document de préparation de chantier le plus engageant en termes de responsabilités.

Votre rôle au stade de la préparation de chantier consiste donc à veiller à ce que les équipes de production implantent le bâtiment au bon emplacement. Voyons pour cela deux méthodes.

La méthode d’implantation traditionnelle

Cette méthode éprouvée reste la mieux maitrisée par les équipes de production. Elle consiste en la création d’un quadrillage formé par plusieurs axes sécants et identifiés par un numéro unique.

Les ouvrages à construire sont ensuite positionnés grâce à 2 distances différentes mesurées depuis ces axes d’implantation.

Le principe de ce système d’implantation est tout à fait pertinent, mais il se heurte toutefois à certaines limites lors de sa mise en œuvre.

Lorsque certains axes doivent être reportés car ils sont trop éloignés ou ne permettent pas directement l’implantation des ouvrages en raison d’une angulation différente, on cumule alors le risque de défaut d’implantation. En effet, si l’axe qui est ajouté est mal implanté, tous les ouvrages positionnés grâce à ce nouvel axe le seront également !

Les conditions météorologiques peuvent également fausser l’implantation. Il est en effet fréquent de tirer une ficelle entre deux points pour matérialiser un axe d’implantation et reporter les cotes des ouvrages. Sauf qu’en cas de vent fort, la ficelle se déforme et fausse l’implantation.

Le terrassement peut également grandement complexifier l’implantation. En cas de bâtiment inscrit dans une forte pente, les axes doivent être reportés à la verticale et le niveau de précision se trouve réduit.

Enfin, la géométrie du bâtiment peut parfois être très complexe à reporter sous forme d’axes sécants. C’est par exemple le cas des formes courbes ou peu parallèles.

La méthode d’implantation par coordonnées géodésiques

Cette méthode est rendue possible par banalisation de certaines techniques avancées de topographie.

Cette méthode vise à ne plus raisonner en termes « d’axes d’implantation » mais en termes de « coordonnées d’implantation ». Ainsi, il n’est plus besoin de définir des axes ni de reporter des côtes. Les ouvrages sont directement implantés à leurs coordonnées géodésiques définitives.

La précision de ce type d’implantation est bien supérieure et les conditions de mise en œuvre sont également améliorées.

Première étape

Pour procéder à ce type d’implantation, la première étape consiste à créer un plan géoréférencé sur lequel figurera l’ouvrage à construire. Le terme « géoréférencé » signifie que le plan est positionné aux coordonnées X, Y et Z et dans l’orientation exacte prévue par l’architecte. Ces coordonnées sont exprimées dans le « système géodésique » retenu pour le projet.

Un système géodésique est une matrice géométrique de coordonnées qui vise à préciser la position sur le globe du point d’origine des coordonnées X, Y et Z ainsi que leur mode de projection. La Terre étant un globe il n’est pas possible de transcrire des distances réelles en tous points sur un plan en 2 dimensions. Il s’agit du même phénomène pour les planisphères.

Chaque système géodésique a donc une plage géographique d’application limitée.

Il est de la responsabilité d’un expert géomètre de produire le plan topographique du projet géoréférencé dans le bon système géodésique. L’insertion du bâtiment sur ce plan topographique doit être réalisée conjointement entre l’architecte et le géomètre au regard des contraintes d’implantation cadastrale définie par le Plan Local d’Urbanisme.

Deuxième étape

Une fois que vous êtes en possession du plan topographique sur lequel a été ajouté le bâtiment, il vous incombe de l’exploiter correctement pour implanter physiquement les ouvrages sur le chantier.

La deuxième étape consiste à définir la liste de points d’implantions dont vous avez besoin pour positionner les ouvrages sur le site. Vous choisirez par exemple des angles périphériques, les angles des cages d’ascenseurs, des joints de dilation et tout autre point pertinent au regard des ouvrages à construire. Vous n’êtes par le nombre de points, vous pouvez définir une liste aussi longue que vous voulez.

En positionnant ces points dans AutoCAD ou tout autre logiciel de DAO, vous pouvez procéder à une extraction des coordonnées de ces points. Un tableau est alors généré et répercute les coordonnées de chaque point.

En donnant un identifiant unique à chacun de ces points, vous êtes alors capable de dresser un plan de repérage pour guider le chef de chantier dans le positionnement de ces points sur le chantier, annexé du tableau de la liste des points avec leur coordonnées.

[...] La version complète de cette vidéo est réservée aux lecteurs de PRÉPARER UN CHANTIER DE BÂTIMENT

Par Clément VALENTE

Expert en construction numérique

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